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Productivité Innovation

Royer: la croissance par l’innovation technologique

Études de cas - 2022/08/15
Productivité Innovation

Résumé de la problématique

Fondée en 1934, Royer est un chef de file dans la fabrication de bottes et de chaussures de travail en Amérique du Nord. L’entreprise familiale de quatrième génération fabrique des produits performants et adaptés aux environnements extrêmes, répondant aux besoins de différentes industries, que ce soit les mines, la fabrication métallique, la construction, les fonderies et alumineries ou l’énergie. Chaque année, elle vend plus de 150 modèles dans une vingtaine de pays.

En plus de son usine située à Lac-Drolet, en Estrie, Royer a inauguré en 2019 une seconde usine à Sherbrooke qui a obtenu la certification Vitrine 4.0. Le virage numérique qu’elle a emprunté lui a permis de multiplier par cinq sa productivité et de rapatrier certaines activités de production, un gain d’efficacité rendu nécessaire pour conserver sa position de leader.

 

Apprentissages clés

1. Être capable de se projeter dans cinq ans permet d’anticiper et de planifier

Il n’est pas toujours facile d’imaginer où sera rendue son entreprise dans cinq ans. Il est néanmoins essentiel de s’éloigner des opérations pour s’accorder un temps de réflexion et « élever sa vision et se permettre de rêver », soutient Simon La Rochelle, président-directeur général de Royer. La décision de construire une nouvelle usine est venue du pas de recul qu’il a pris. Il suivait de près les indicateurs du marché de l’emploi pour réaliser que la pénurie de main-d’œuvre ne pouvait que s’amplifier avec les années. Il lui est clairement apparu que ses ressources humaines ne lui permettraient pas de maintenir ses objectifs en matière d’unités de fabrication. La solution était l’automatisation.

2. Il faut rêver au processus idéal pour ensuite réfléchir à l’infrastructure requise

« Une transformation numérique, ce n’est pas un projet de rénovation de son usine, affirme Simon La Rochelle. C’est un saut quantique qui exige de remettre à plat ses processus de fabrication pour en imaginer de nouveaux grâce à la technologie. Ensuite, on ajuste l'infrastructure aux nouveaux processus. Comme l'infrastructure soutient les processus, c'est elle qui doit être adaptée. C'est pourquoi bâtir une nouvelle usine est préférable à tout projet de rénovation d'usines existantes, à mon avis. »

3. Planifier tout en restant agile permet de faire de belles découvertes

Royer a déjà acheté une technologie sans trop savoir ce qu’elle allait en faire. C’est en visitant la foire de Hanovre, le plus grand salon de la technologie industrielle, que le directeur exécutif des opérations a découvert un lecteur optique laser 3D portatif qui est monté sur des gants, ce qui laisse les mains libres aux opérateurs du centre de distribution et améliore leur travail. « Si on était restés avec notre idée de regarder seulement les numériseurs traditionnels, on aurait manqué cette innovation qui s’est révélée utile. Cela a été la même chose quand on a acheté notre premier robot autonome. On n’avait aucune idée de ce à quoi il pourrait servir, mais on a expérimenté. Aujourd’hui, il se charge d’opérations sans valeur ajoutée, soit les déplacements longue distance entre les différents secteurs du dépôt. »

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Le défi

Pour Royer, il était primordial de conserver la fabrication au Canada. Pour que l’entreprise soit plus compétitive, il lui fallait donc repenser ses processus de fabrication afin d’améliorer sa productivité et pallier les difficultés de recrutement.


La solution

En 2019, l’entreprise s’est offert une nouvelle usine à la fine pointe de la technologie qui a marqué sa transition vers l’usine 4.0. Elle y a transféré des activités de production qui étaient jusque-là sous-traitées en Asie. Grâce à l’automatisation, cette usine fait principalement de la production de masse de produits à valeur ajoutée.


L’application

Avant d’entreprendre la construction de sa nouvelle usine, Royer a procédé à la cartographie de tous ses processus, de la réception de la commande du client jusqu’à l’encaissement de son paiement. Cela lui a permis de déterminer quelles étapes pouvaient être améliorées grâce aux technologies.

Les étapes clés d’une démarche d’innovation

  • Définir les cibles d’innovation.
  • Se doter d’un plan d’action.
  • Identifier les problématiques susceptibles d’entraver la démarche et y remédier.
  • Choisir son portefeuille de projets.
  • Déterminer des livrables réalistes pour chacun.
  • Trouver le financement nécessaire pour réaliser les projets.
  • Développer les projets retenus.

Les conditions de succès

La transformation numérique ne peut se faire seulement avec des consultants. « Il faut bâtir une équipe interne forte qui est capable de faire le pont entre le métier et les technologies afin d’atténuer les risques inhérents à un tel virage, explique Simon La Rochelle. Pour acquérir cette compétence, on a embauché des programmeurs finissants de niveau collégial que l’on a ensuite formés à la fabrication de nos produits. »

Cette connaissance numérique doit être à la fois verticale et transversale. « Il faut élever les compétences en programmation et en analyse de données de toute l’organisation et de toutes les fonctions, soutient Simon La Rochelle. » Avec l’aide d’Emploi-Québec, Royer a développé différents programmes de formation. L’entreprise propose aussi une formation spécialisée de 45 heures qui s’adresse spécifiquement aux cadres et aux superviseurs. « Ils ont la possibilité de développer une approche scientifique s’appuyant sur l’analyse de données qui fait en sorte que leurs décisions sont davantage factuelles que basées sur leur propre opinion ou leur intuition », ajoute le pdg qui est d’avis que coder devrait aujourd’hui s’enseigner à l’école au même titre que l’écriture ou les mathématiques.

L’autre ingrédient du succès, c’est la qualité d’exécution du projet de transformation. « Un plan mal exécuté ne donne rien, affirme Simon La Rochelle. C’est la base en management, mais c’est toujours utile de se le rappeler. Pour avoir les meilleures conditions d’exécution, il faut de la clarté, un cadre bien défini, de la communication, un alignement, du « focus », de l’engagement, de la collaboration, des efforts et des critères de mesure et de suivi pour s’assurer que l’on avance dans la bonne direction. Ces éléments se soutiennent les uns les autres et permettent d’arriver au résultat attendu. Chez Royer, nous avons développé un système de gestion de la performance organisationnelle, ce qui élève la qualité d’exécution de toutes nos équipes. »

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