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Une main de robot et une main d'homme tiennent un rouage

La transformation des emplois au cœur de la relance manufacturière

Articles - 2021/03/24
Une main de robot et une main d'homme tiennent un rouage

Ces dernières années, l’automatisation des entreprises du secteur manufacturier a alimenté bien des craintes. Mais contrairement à ce que l’on pourrait croire, les nouvelles technologies tendent davantage à créer des emplois qu’à en éliminer.

Selon une analyse récente de Statistique Canada, les entreprises ayant investi depuis 20 ans dans l’automatisation emploient en moyenne 15% plus de travailleurs que les entreprises de la même industrie. De fait, confier les tâches astreignantes et répétitives à des automates entraîne souvent la création de nouveaux emplois spécialisés, pour des fonctions de programmation ou d’analyse de données, par exemple. Le virage contribue également à la transformation des postes, les employés se voyant confier des tâches plus variées et plus intéressantes, qui s’accompagnent généralement d’une meilleure rémunération.

Attraction et rétention des talents

«La technologie ne remplace pas un emploi, elle remplace une tâche. Elle libère ainsi les employés pour des activités à plus haute valeur ajoutée», affirme Benoit Brouillette, directeur général de Labplas, qui fournit à l’industrie agroalimentaire des solutions d’échantillonnage pour la détection de pathogènes.

Il y a déjà plusieurs années que l’entreprise de Sainte-Julie automatise ses opérations. Benoît Brouillette a toutefois pris un engagement envers ses employés. Il leur a donné la garantie qu’aucun travailleur «ne perdrait son job à cause de la technologie». «Et si jamais l’entreprise en vient à remplacer un employé par un robot, il n’est pas question pour autant de le laisser partir. Cette personne est mobilisée et motivée. Dans une période de rareté de main-d’œuvre, on tient à la conserver et même à l’amener plus loin», soutient-il. Bref, l’automatisation représente une occasion stimulante de progression de carrière. Alors que tout indique que l’attraction et la rétention des talents seront un défi pour plusieurs années encore, elle devient un moyen pour les entreprises de disposer de tous les effectifs dont elles auront besoin pour se démarquer.

Productivité et compétitivité améliorées

Les machines ont aussi un effet bénéfique sur la performance des entreprises. Kinova, qui conçoit et fabrique des bras robotisés pour le secteur médical et l’industrie, a entrepris une démarche d’automatisation de ses procédés de fabrication. «On peut faire plus de robots avec le même nombre d’employés», affirme Louis-Joseph L’Écuyer, chef de l’exploitation de l’entreprise de Boisbriand. «L’automatisation permet d’avoir des entreprises plus productives, plus compétitives localement, mais aussi sur les marchés étrangers», ajoute-t-il.

Grâce à son potentiel de générer de la croissance, l’usine 4.0, en plus de favoriser la création d’emplois, offre une solution pour relancer le secteur manufacturier. Elle devient un levier essentiel pour préparer l’économie de l’après-COVID-19. On le sait, les enjeux sont grands. Le secteur manufacturier québécois y joue un rôle clé et les fabricants qui investiront en innovation et en automatisation seront les pivots de la relance.